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Histoire de plume, plume de lune
Histoire de plume, plume de lune
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18 janvier 2010

Petits récits fantastiques

Enigme

 

 

  « Une araignée toussa sur le plafond et retomba sur ses huit pattes par terre. Son corps, noir, velu, se gonflait et se contractait comme la respiration d’une pompe. Elle ne bougeait pas. Il y avait juste cette pulsation silencieuse, étrange, qu’ont les créatures sans nom, sans tête, dans l’éternel minuit des mers.

  Des yeux globuleux… »

 

L’homme regarda sa feuille sur lequel il écrivait. Elle tremblait. Le coin gauche du haut de sa feuille tremblait. Qu’arrivait-il ? Il était sur son lit, seul, dans sa chambre seule. Il faisait jour ; c’en était, de jour, tellement lumineux… qu’il avait d’autant plus été surpris de cette rupture sensorielle. Il n’avait pas peur (le surnaturel ne l’effrayait pas), il avait juste ce frisson d’étonnement qu’on a devant l’inconnu, la chose vue, sentie, éprouvée pour la première fois. Depuis une minute qu’il observait avec stupeur cette vibration, il n’arrivait pas à comprendre. Le front penché, le regard grand comme un monde naissant, il fixait ce point oscillatoire, ce tremblement dans l’air ; air qui s’en trouvait changée. Il cachait quelque chose de perturbateur puisque le corps devant lui en était perturbé. Cela voulait dire aussi que ce corps était sensible, cela voulait dire que cette feuille pouvait réagir, et si elle pouvait réagir, c’était qu’elle était bien plus qu’une feuille, ou que cette feuille Avait, et par conséquent Etait. N’avait-il pas tracé des lettres, des mots ; n’avait-il pas inscrit un langage, un sens ; n’avait-il pas donné vie ? Alors écrire, se dit-il, est vraiment comme l’acte d’amour. Et il fut troublé comme avec une femme. Cette femme tremble en moi, se dit-il, elle palpite encore après l’amour. Le va et vient… l’encre… Une telle idée l’avait jeté dans la confusion, il sentait son sexe se durcir, s’allonger. « Quoi ! avec une feuille ! » Il se reprit et prononça : « avec une femme ! » Il réfléchit et se dit : « Tant de vierges que j’ai… » De quoi ? des feuilles, des femmes ? Il songea au plaisir ressenti chaque fois qu’il écrivait, aux frissons qui le parcouraient. Tout lui sembla clair, à ce moment là, du sens de l’écriture, du lien entre elle et lui. De ce lien magique, existentiel. Cela ne faisait aucun doute : il aimait et était aimé. Ces vierges qu’il avait compté multiples lui apparurent comme une seule. C’était chaque fois un acte virginal, une dévirginilisation, et cependant, elle était la même, l’unique, la seule… Il comprit – lui, le puceau – qu’il était marié à une femme. C’était cette femme qui tremblait de volupté, d’amour, avec son corps, avec son âme. Toute son œuvre (en était-il le créateur ?) serait cette femme, cette nouvelle Eve, qui existe, qui a toujours existé, que tout le monde ignore. C’est l’autre femme peut-être. Le reflet de l’Insaisissable. Sa chère ombre. Mais peut-être qu’elle viendrait, l’Autre ; un jour, peut-être, il pourra étreindre une vraie femme. Il s’entendait. Une qui a un corps apparenté au sien ; celle-ci lui apparaissait, en effet, comme un rêve, avec toute sa peau blanche, ses seins aux boutons roses, son triangle noir. Rien de plus. Il ne connaissait rien de son visage, sinon qu’il fut la beauté même. « Mais qu’adviendra t-il de celle-ci ? » Ses yeux, qui s’étaient perdus dans le vide, retrouvèrent la nette perception de la réalité, et il vit distinctement devant lui la feuille sur laquelle il avait écrit. Elle tremblait toujours. Cette fois-ci, il eut vraiment peur, d’abord d’un mot terrifiant sur lequel s’était porté son regard, puis du tremblement qu’il envisagea d’un tout autre œil. Il se souvint alors qu’il venait de lire « Histoires fantastiques » et qu’à la suite de la lecture d’un de ses récits, il avait entreprit d’en écrire un. Il lut. La feuille, elle, tremblait de plus en plus intensément. Il s’aperçut qu’elle était posée sur le livre « Histoires fantastiques », que ce livre lui avait servi de support (il écrivait toujours sur son lit). Simple coïncidence ? L’homme demeurait interdit et n’osa pas l’enlever. Il ne fit que se lever religieusement de son lit et de s’en écarter. La feuille cessa de trembler. Puis il se rassit. La feuille alors trembla, tremblait encore, toujours, la feuille ! Enfin il comprit. Il crut devenir fou lorsque la vérité se révéla à lui : ce tremblement venait de son propre corps.

 

 

 

 

 

Darkur

 

    Le soleil émergea de l’ombre lentement. Darkur bailla. Un vent glacial le réveilla au milieu de ce désert de lassitude, conforme à l’expression de son visage taillé en biseau. Seul une lueur dans son regard au souvenir de ce rêve d’une ville, engloutie maintenant mais vivante dans sa mémoire, le transfigurait, donnant des ailes à ses jambes fatiguées. Et il la vit, cette cité de l’émerveillement : Darkuriel, devant lui, toute illuminée de l’aube. Il lui sembla marcher sur un nuage porté par le vent. Comment ? Il se trouvait déjà à l’entrée. Un enfant lui prit la main, sans un mot et lui fit visiter cette ville à la forme, l’apparence de son désir. Il s’aperçut que l’enfant était bien l’habitant rêvé. Lui peut-être enfant qui l’accueillait. Plus il avançait, plus il vit de nouveaux visages d’enfants. Toujours les mêmes visages, le même enchantement. N’y avait-il aucune ombre dans Darkuriel ? Ni physique ni morale ? La pensée lui vint que la seule ombre qui existât dans cette ville rêvée, c’était lui-même, homme. Peut-être aussi que c’était là la seule chose qui y manquait. Aussi décida t-il d’y établir résidence. La ville Darkuriel y prit un nouveau visage. Celui de tous ses enfants, et celui de lui-même, Darkur.

 

 

 

 

 

Brevet CDN

 

     Ils se promenaient tous deux dans la nuit emplie de brouillard :

  • Quelle ville magnifique ! dit l’un après avoir fouillé de l’index son nez et fourré sa main dans la poche de son manteau.

Son compagnon de chemin silencieux, le bonnet sur la tête, semblait rêver des étoiles tandis qu’il fouillait lui aussi l’une de ses narines.

L’autre reprit, sa main toujours dans la poche, dans le secret, son autre main déchirant pour ainsi dire le brouillard par ses grands gestes  :

« La C D N comme matériau de base de tout une ville, on se demande comment l’homme n’y a pas pensé plus tôt. C’est un miracle, et ce miracle c’est nous qui le produisons, on peut être acteur de ce miracle. Totalement miraculeux ! j’te l’dis ! »

L’autre restait silencieux, sans manifester la moindre gêne, la moindre perturbation devant sa loquacité. Il était de marbre. Un escargot traînant à côté de lui n’aurait pas fait plus de bruit. La lune pendant ce temps là montrait sa coquille opalescente à travers le brouillard.

  Et le bavard continua :

« C’est le matériau parfait. La CDN est à la fois imputrescible, extra-résistante, incassable, solide et souple, ignifuge, imperméable, élastique, 100 % naturelle et 100% recyclable, il s’adapte à toutes les températures. Bref, le matériau idéal. »

Il fit une pause. Huma l’air à l’instar du silence en personne, le doigt toujours au poste.

  « Oui, t’as raison. J’oubliai : Il suffit de pisser dessus pour en faire un combustible à haut pouvoir chauffant. Une brique d’un kilo de CDN urinalisé peut chauffer pendant trois jours, soit pendant 72 heures. On a jamais vu ça auparavant. Le bois est laminé.

  Une chouette hulula.

  «  C’est vrai, elle fait bien de me le rappeler. La CDN est magique de par la graine de képhir. Cette graine à la particularité de faire multiplier le matériau mis en son contact. Sans képhir, pas de CDN, et sans CDN pas… ».

  Il s’arrêta net et tendant les bras vers la chaussé s’écria :

« Pas de route comme celle-ci. On en serait encore à la préhistoire de revêtement de sol : le goudron, cet infect vomi noir !

L’autre enfin ouvrit la bouche :

Bon, à demain à l’université. N’oublie pas la règle d’or : Bien manger, bien se reposer, bien faire l’amour pour avoir une crotte de nez saine, de bonne consistance. Si tu veux avoir ton brevet CDN… 

 

 

 

Le tour de l'Anjou avec une pierre

 

 

   C'est la grande mode, les voyages avec un âne. Un jeune a eu l'originalité de choisir une vache, mais c'est toujours un animal.

   L'homme qu'on peut tenir pour le plus grand des originaux, c'est celui-là que vous voyez au bord de la route marcher et shooter dans une pierre. Il shoote, la pierre fuse, rebondit, roule sur ses angles sur le bitume avec ce cliquetis typique de la pierre qui roule sur du dur, dévie plus ou moins dans sa trajectoire de visée et s'arrête en un point plus ou moins aléatoire en fonction de la force du coup de pied et de l'angle ou lieu de butée pendant son trajet, qui le rebord du trottoir, qui un achoppement de terrain. L'homme est concentré, l'esprit vide, son regard, sa vie suspendue à ce caillou roux de la taille d'une grosse noix et qui peut bondir comme un kangourou, imprévisible. La pierre stoppe parfois au milieu de la chaussée, alors l'homme, s'assurant qu'aucune voiture ne risque de le renverser au passage, court et donne un grand coup de pied dans la pierre en direction du trottoir. Il n'emprunte que des routes, car il tient au bruit particulier de la rencontre perpétuelle du caillou et du bitume. C'est dire si il doit rester concentré. Cela ne l'empêche pas de regarder un peu alentour, dire bonjour à un passant qui ne lui répondra pas tant il est occupé par ses pensées, de remarquer le regard amusé d'un jeune mécanicien réparant un tracteur. Faut-il préciser que cette marche a lieu en campagne?

  Enfin, voilà notre homme absorbé à son activité et qu'un quidam armé d'une caméra  vient interviewer.

    • Bonjour monsieur.

    • Bonjour.

    • Vous voyagez d'une drôle de façon.

    • Oui. Ça m'amuse.

    • Vous voyagez avec une pierre au pied. Elle fait cette route avec vous tout pendant que vous shooterez dedans, si j'ai bien compris.

    • Oui, c'est mon compagnon de route, mon vide pensée, mon point de mire.

    • Je vois que vous portez un sac à dos, c'est donc un voyage que vous faites. Quel est votre projet?

    • Bah, au début, je désirais faire le tour de monde avec une pierre. J'ai pensé que c'était irréaliste à mon âge, et que c'est une grande mode de faire le tour du monde et de sortir un bouquin de voyage à la fin. Je me suis rabattu sur mon pays ensuite, pour enfin me fixer sur le département où je suis né: l'Anjou. Je ne regrette en rien mon choix: c'est un très beau pays.

    • Merci d'avoir répondu à ces quelques questions pour le Courrier de l'Ouest. Et bonne route!

    • Merci.

 

            L'homme continua son chemin, de nouveau à son affaire, tandis que le journaliste le filmait de dos sur une petite distance. Ce qu'il ne vit pas, c'est son sourire de contentement. Il y avait bien un objectif autre que de faire le tour de l'Anjou avec une pierre; c'était de faire parler de lui. Objectif atteint. Mais plus important sans doute est son jardin secret qui contient l'origine de ce jeu et qui a échappé au journaliste: enfant, il faisait le chemin pour aller à l'école avec une pierre pour faire paraître moins long les trois kilomètres qu'il avait à parcourir.

 

 

 

Le bousier de Brocéliande

 

 

  On dit que je suis bourré d’imagination. Y en a qui sont bourrés tous courts. Ou encore bourrés de je ne sais quoi. Pour illustrer ce « je ne sais quoi », je vais vous parler d’un scarabée que j’ai rencontré un beau jour ensoleillé dans la forêt de Brocéliande, ce qui me disposait à prendre ce scarabée pour Lancelot de la charrette avec son casque noir miroitant et sa démarche lourde. Ce chevalier n’ a guère l’occasion de poser son armure au pied d’un gland. Ce scarabée est un sacré spécimen de coléoptère. Bref, j’étais moi en train de marcher pénard sur la route coupant en deux la forêt. Et la première réflexion que je me fis, c’est une drôle d’analogie, mais c’était un fait : nous portions chacun notre barda sur le dos, nous étions tous deux promeneurs solitaires voire célibataires, enfin, chose inouïe, nous marchions tous deux, mais tandis que moi je me faisais la longitudinale, lui c’était la transversale qui l’intéressait. Manifestement – sans arrière pensée politique – il tentait de passer de la rive gauche à la rive droite. En somme, à nous deux formions une croix dans notre point de rencontre. Il était là au beau milieu, agitant ses antennes et ses pattes velues, comme un 4x4 en zone moins plate pour lui que pour moi, et il ne me demandait pas secours. Comme qui dirait, il faisait son petit de bonhomme de chemin, tranquille-pépère, insouciant du danger du bitume, non pas tant dues aux effluves nauséabondes et délétères qu’il respirait, contrairement à moi, le nez en plein dessus, surtout par ce soleil chauffant, mais bien des ces autres lointains cousins plus évolués de son espèce : la carrosserie à quatre roues pouvant au mieux passer à toute barzingue devant lui - la vitesse préhistorique - , l’agressant de son vrombissement de tonnerre et de son de pot d’échappement à gazer des punaises – qui, elles, n’arriveraient même pas à l’asphyxier –, au pire à lui tailler un short… J’ai frémi pour lui – punaise ! – quand un de ces géants coléoptères est passé juste au dessus de lui – Broooing ! – J’étais soudain comme Kafka métamorphosé en bousier – car il s’agissait bien de ce noble scarabée, ce scarabée sacré des égyptiens, profané en littérature par une nouvelle cryptographique de Poe – Le scarabée d’or – et par une élucubration fantastique de Kafka : La métamorphose . Sacrilège, on lui passe dessus comme une traînée du macadam et il ne dit rien, le con. Pire,  l’accalmie venue, il s’intéresse à un steak de macadam. Oui, un morceau de viande grillant, mais encore bien cru, paumé au beau milieu de la roue par on ne sait quel miracle : cette traversée du désert avait sa manne. Et notre chevalier bourré, pensez-vous donc qu’il est parti en quête de Blanchefleur, prêt à la sauver des dragons. Non, ici on dine, et c’est pas le merle, hein, qui va dire le contraire. Au lieu de cela il cherche à percer par mont et par vaux le Graal – ce qu’il est pour lui, faut le croire – se trouvant là, objet hypnotisant, faisant perdre la tête – « Eh Perceval, c’est du gras que tu tiens là ! » Mais il s’en fout comme l’an quarante vous pensez bien. Pour lui, il le tient et il s’évertue à le soulever à le transporter dans la forêt, le planquer dans son pigeonnier, et voilà qu’on dirait un tape-cul, ma parole – il s’amuse bien – « Tu ne veux pas un coup de main ? » Lui, sourd ou indifférent, peut-être les deux, y va de la mandibule et de la patte frêle. Interminablement. « Vas-y ! Vas-y ! Tu y es presque ! »

Qui dira que je fais trop long ou trop lourd ? C’est lui qui est long et lourd. Je me cantonne à traduire. Faut-il prier le Grand Bousier pour consteller sa petites tête creuse d’autres étoiles que celles qui l’obnubilent ? Comment sauver cet enfant du bitume qui semble avoir perdu la mémoire de la forêt primitive et celle de ses ancêtres ? Après tout, n’ayons aucune pitié qui pourrait lui être tout aussi fatale qu’un pneu de main d’homme – ça se trouve qu’il est en pleine mutation. D’apparence, il a l’air d’être dégénéré, mais l’œil du Grand Bousier qui perce la carapace de ses enfants ne le voit-il pas d’un autre œil ? Il a confiance en lui peut-être, alors qu’il n’a rien d’un prêtre d’écologie. Il tâtonne. Est sur une piste, en quête de lui-même. On dit qu’il est expert à faire des boules de terre. Parions que dans son laboratoire secret il a le don de transformer la bouse, la merde en or. Sa conscience en sera changée de cette expérience. Il y aura plus de lumière en lui que de ténèbres sur ses élytres. D’ailleurs, il semble assisté de fées, de minuscules mouches blanches qui font des bonds sur l’onde fossile. Le temps est suspendu vraiment comme son cul tourné vers le ciel, peut-être émettant un « bouz » que seul le Grand Bousier peut comprendre et apprécier. Bouz ! Et toi, intelligence debout, tu te trouves bouche bée devant ce scarabée. Oui, et moi qui te croyais bourré !   

Mais je sais – mes frères – ce que vous allez me dire : Toi, t’es bourré d’imagination…

  La prochaine, fois, je dirai que j’ai vu une bourrée bretonne exécutée dans une ronde par des scarabées à Brocéliande -  que nos bébêtes prononcent Bréchéliant en l'honneur de Bélénos, dieu gaulois de la Beauté, de la Lumière et des Arts, l'équivalent d'Apollon, son frère méditérannéen avec pour sanctuaire Delphes. Viviane, elle, me croira.    

 

 

 

 

 

 

Energie

 

C’était une pleine énergie du Ciel-Terre, un pur amour électrique. Une éternité d’orgasmes concentrée en un instant, la vastité du ciel concentrée en un point.

D’abord un homme et une femme. L’homme pénétra de son bourgeon divin la rose divine de la femme. Une respiration se fit dans le ciel profond, dans le mouvement du va et vient, respiration en simultané dans le chaud bourgeon. Vent frais dans les organes, le vide remplissant le plein, le plein pénétrant le vide. Unisson respiratoire, inspiration, expiration. Le Ciel-Terre de l’homme respirait et communiquait avec l’anneau céleste. Un autre homme le pénétra dans un moment d’inspiration et suivit le mouvement, les allées et venues du mouvement orgasmique. Un homme après l’autre venait prolonger, concentrer l’orgasme jusqu’au vertige, l'extase. Il se fit une file qui se perdait à l’horizon. Mais la queue de la file communiquait, communiait avec la tête. Cette file fit le tour de la terre. C’était un amour cataclysmique. Cela n’avait pas de nom, comme le plaisir. Tout se fondait, tout s’unissait. Il n’y avait plus de corps, plus de conscience, juste un esprit en jouissance pure, oui un esprit corporel ultra-sensible, un corps finalement désincarné, devenu pure Esprit. Un vent frais dans l’infini couloir d’un chaud esprit « charnel ». L’esprit respirant jouissivement, l’Amour à l’état de l’orgasme, orgasme multiplié par autant de  membres de la file. L’éternité concentrée dans l’instant devenu éternel, tandis que les corps s’étaient, là, depuis dix mille ans, littéralement consumés. L’Esprit flottait, jouissait, là, dans un espace illuminé d’étoiles, espace englouti par l’instant éternel, Temps aspiré par l’Instant d’Eternité.

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Commentaires
Histoire de plume, plume de lune
  • Stéphane Gentilhomme, 39 ans : UN POÈTE français du XX-XXIème , UN ÉCRIVAIN aux multiples quêtes (de forme et de fond) et plein d'humour. UN ARTISTE panaché qui explore l'âme et différents étages de l'être. Public Ad 90% , E, 10%)
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